Comment avoir le WiFi en avion ?


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L’heure des vacances approche, mais cela ne rime pas forcément avec déconnexion. Même pour quelques heures de vol, les voyageurs du monde entier ont de plus en plus de mal à accepter d’être déconnecté de leur monde – qu’il soit réel ou virtuel, surtout lorsqu’ils ont pris l’habitude d’être connecté en permanence.
Si de plus en plus de transporteurs (trains, bus, cars) permettent aujourd’hui une connexion 4G optimale à leurs utilisateurs et commencent à proposer des connexions en Wi-Fi, la question est plus problématique en ce qui concerne les compagnies aériennes.

 

La durée des vols pouvant parfois dépasser les 24 heures, ce délai d’attente coupé de tout contact extérieur est de plus en plus mal ressenti par les usagers qui voient le temps long…

 

Pendant de nombreuses années, les compagnies aériennes ont déclaré formellement impossible la connexion Internet en plein vol. Problèmes techniques trop complexes, coûts faramineux, danger pour les usagers, etc. Toutefois au vu de la demande toujours plus pressante de leurs clients, certaines compagnies ont commencé il y a quelques années à revoir leur positionnement en réfléchissant à la meilleure manière de proposer une connexion à la fois rentable économiquement et qui répondrait aux attentes des passagers.

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Deux types de dispositifs

 

Suite à des tests techniques concluants, quelques grandes compagnies ont mis en place des dispositifs de connectivité WiFi.

 

Deux solutions existent, chacune pouvant se suffire à elle-même ou l’une peut être combinée avec l’autre pour une plus grande efficacité.

 

La première consiste à utiliser les antennes relais terrestres déjà mises en place pour les téléphones mobiles, que l’on trouve à intervalles réguliers sur toute la surface terrestre. Les avions survolant la zone de couverture de ces antennes peuvent bénéficier du réseau data des opérateurs telecoms, propriétaires de ces antennes. Pour cela, un équipement spécifique doit être installé au sein de l’avion, qui permettra de transformer le signal en WiFi.
Néanmoins toutes les antennes n’émettent pas dans un rayon suffisant pour atteindre l’avion lorsqu’il est en altitude de croisière (souvent plus de 10 000 mètres).
Certaines compagnies ont également déployé elles-mêmes des antennes terrestres orientées davantage vers le ciel, qui sont dédiées uniquement aux avions et qui émettent des ondes jusqu’à 80km.
Si ces dispositifs ont un coût plus acceptable que la deuxième option, ils présentent toutefois un inconvénient majeur car ils ne fonctionnent en effet uniquement qu’au dessus de la terre ferme. Cette solution est donc seulement valable pour les vols internes, court et moyen courrier.

 

La deuxième option consiste à utiliser des satellites, pouvant fournir un réseau WiFi peu importe la localisation de l’avion – que ce soit au dessus de la terre ferme ou de l’eau. Cette solution, plus chère et plus compliquée à mettre en place, assure cependant la meilleure couverture réseau.

 

Des freins economiques…

 

Quelle que soit l’option choisie, chacune a un prix conséquent et doit donc être soumise à une réflexion concernant la rentabilité potentielle du dispositif. En effet, équiper un avion d’un système WiFi coûte 100 000 dollars pour la solution terrestre, et à peu près 500 000 dollars pour la solution satellite. Sans compter le coût d’installation et le coût de l’immobilisation au sol de l’appareil pendant l’installation.

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…Et des consommateurs pas encore prêts

 

Les récents tests de compagnies comme Lufthansa montrent que les usagers, s’ils considèrent le WiFi en avion comme une avancée nécessaire, ne sont pas encore prêts à payer pour ce service. Très peu de passagers ont donc ajouté cette option lors de la réservation de leur vol durant les tests réalisés. Il semblerait ainsi que le WiFi en avion soit à l’avenir davantage privilégié par les passagers pour les vols longs.

 

Au vu du pourcentage d’adhésion des consommateurs lors des phases de tests, la rentabilité de telles solutions s’étalerait sur 20 ans pour les compagnies aériennes, qui promettent de plus d’exercer des prix relativement abordables pour ce service.

20 ans, cela semble long, mais pour comprendre la volonté de ces grandes compagnies il faut regarder au-delà de l’aspect financier. Depuis quelques années et avec l’apparition de petites et grandes compagnies low-cost bradant les prix des vols, la concurrence se fait rude. L’investissement dans un service d’une telle ampleur, que seule les grandes compagnies historiques peuvent se permettre, leur assure une différenciation importante et une plus-value sur le long terme.

 

Quels tarifs pour quelles compagnies?

 

Emirates et et Norwegian sont les deux seules compagnies à ce jour à proposer une connexion WiFi gratuite à leurs utilisateurs quelle que soit la durée du vol et la classe choisie. Aer lingus et Turkish Airlines proposent également ce service à titre gratuit mais uniquement pour leurs passagers business class.

Les autres compagnies exercent des tarifications relativement similaires et abordables, qui varient généralement en fonction de la durée du vol. Ainsi, American Airlines propose une tarification à 12$ (11 €) pour 2 heures, 19$ (17 €) pour la durée entière du vol, ou 14$ (13 €) pour un jour. British Airways propose un tarif de 8 £ (10 €) pour 1 heure, ou 15 £ (20 €) pour un jour. Chez Lufthansa, les tarifs sont de 9 € l’heure, et 17 € la journée.

 

Certaines compagnies tarifient également leur service en fonction du volume de data utilisé. Comme la compagnie portugaise Tap Portugal qui propose par exemple un tarif de 6 € pour 4 Mo.

Ainsi ce n’est qu’une question de temps, mais la grande majorité des compagnies historiques tendent à proposer ce service à leurs passagers. Toutefois les prouesses techniques réalisées ne permettent toujours pas aujourd’hui d’obtenir une rapidité de connexion optimale. Celle-ci ne permet actuellement qu’un usage basique mails et surf sur Internet, inutile donc d’espérer pouvoir télécharger ou regarder des vidéos en streaming.